Gauchisssport change de nom…

Bonjour Groupe,

Gauchisssport change de nom, on le reconnaitra dorénavant sous le nom de « Dieu… et Réjean Tremblay ».

Mais pourquoi dites-vous ?

Voyez-vous le projet original s’est peu à peu transformé… et la portion gauchisss de moi-même à vite laissée toute la place à mon amour indéfectible pour le DRAMA Sportif. Et qui dit DRAMA sportif dit Réjean Tremblay ! 😀

C’est un flash un peu nono qui m’est apparu hier, en maugréant en voyant la liste des blessés de mon Bleu-Blanc-Noir chéri qui s’allongeait encore plus… Je me questionnais sur l’éventualité  de la fin de cette hécatombe, en relativisant « mais qui bien peu prévoir l’avenir de l’Impact mis à part Dieu… et Réjean Tremblay, bien sûr !

Car pourquoi regardons-nous du sport ? Pourquoi perdons-nous toutes ses heures précieuses de notre vie ? Mais pour voir l’improbable, l’impossible se réaliser… pour votre des héros nantirent sous nos yeux, des pêcheurs se repentir, des victimes être vengées et des menaces anéanties ! Qu’est-ce que le sport, sinon le plus grand Roman populaire de tous les temps?

Et qui dit divertissement populaire dit Réjean Tremblay, bien sûr ! Y a-t-il vraiment une différence entre une saison de Hockey et une de Lance et Compte ? Ne vivons pas les mêmes émotions, ne voulons-nous pas que nos héros réussissent, surtout face à l’adversité ? Ne nous désespérons pas devant les choix narratifs douteux de notre Réjean National aussi bien que des choix tactiques de Michel Therrien derrière le banc de nos Canadiens ?

Dans la grande comédie dramatique que sont nos vies, souvent trop mornes et ternes, le Sport c’est notre Roman d’Aventures à 10 sous.  On le sait que c’est niaiseux, que c’est vulgaire, mais on ne peut s’en passer…

Anachronique Canadien de Montréal

Disons que mon précédent billet sur le Canadien de Montréal était un peu trop émotionnel.  Disons qu’aujourd’hui, je ne suis pas encore prêt à les abandonner, mais je suis extrêmement déçu de la tangente que prend cette équipe depuis quelques années.Montreal_Canadiens

Avec les salaires qui ont augmenté exponentiellement depuis un quart de siècle, nos glorieux se sont grandement distanciés du public… sauf peut-être Carey Price que certains voient de temps à temps à l’épicerie…

On dit souvent que le Canadien de Montréal est « plus qu’une équipe », mais l’est-elle vraiment ? Car quelle est la mission de cette équipe ? Le Fait français ? Être le reflet d’un tout un peuple ?  Porter une histoire ? … Mais laquelle ?

Il n’y a plus beaucoup de francophones dans les « Flying Frenchmen », une équipe qui devrait pourtant donner aux francophones la chance d’oeuvrer dans l’Élite du hockey.  Oui, le Canadien a formé de nombreux entraineurs et directeur généraux, mais quel jeune rêve de devenir entraineur ou directeur-gérant ?  En ce qui concerne les joueurs, ils ne se contentent que du strict minimum, surtout que dorénavant ils ne restent pas plus que  4 saisons dans une équipe. Le « Merci Montréal » est loin d’être satisfaisant, surtout que pour la majorité de l’effectif du tricolore, il ne s’agit rien de moins qu’une simple politesse.  Partout ailleurs, un conservatisme angloconservateur est bien implanté, et pour les dinosaures du hockey le français est considéré comme une nuisance, un ajout inutile sur leurs boîtes de céréales.

Au Québec, l’immigrant et l’anglophone sont obligés d’apprendre le français pour occuper un emploi décent, ça serait la moindre des choses que les vedettes du Canadien en fasse de même.

Les « Canadiens » en 1909, faisaient référence aux Québécois francophones ou les Canadiens français… mais actuellement le terme canadien désignent plutôt les anglophones du Rest of Canada, tandis que le terme québécois désigne de plus en plus une pluralité d’individus…

Il n’a pas que le nom qui est anachronique, le logo, les couleurs, le chandail, démontre un attachement au passé, aux traditions et liens forts avec l’histoire. Tout cela, toutefois, semble trop pesant et nuit à l’innovation.

De quoi est composée la foule au Centre Bell ? Pour la plupart des soirs, de riches hommes d’affaires qui ont des billets de saison.  On laisse un espace aux moins fortunés dans les hauteurs de la zone Molson Ex pour paraître à la Plaine comme une bande d’ivrognes ignares et stupides.  Dans l’ensemble, un match du Canadien est un produit de luxe; le Centre Bell est un haut lieu de la société montréalaise.  Les pauvres, eux, iront regarder le match à la taverne; la classe moyenne s’abonnera au câble et restera dans son bungalow.

Le CH est pris un peu malgré lui dans l’engrenage de l’Histoire… Depuis quelques années, le Québec est séparé en deux.  Que ce soit entre les « carrés rouges » et les « carrés verts », les inclusifs et les identitaires, les solidaires et les lucides, il y a ceux qui poussent pour aller « plus vite » et ceux qui veulent que tous soit bien ordonnés.

Malgré les positions de chacun, il y a une vérité historique qui ne se dément pas : les vieux cons n’aiment pas trop le changement.  Et c’est pour ça que ces derniers préfèrent Pacioretty à PK Subban. En fait, ils veulent leur équipe comme avant, comme en 1976-77… Mais en 2016, le pays,la ligue et la ville ne sont plus les mêmes. Si le Canadien peut sembler être assez progressiste face au reste de la LNH, il semble l’être dorénavant moins pour le public montréalais qui commence à aller voir ailleurs.

Il ne pouvait y avoir pire moment pour le CH pour avoir une aussi mauvaise saison.  Ils ont ouvert la voie à l’impact qui ayant réussi à rapatrier Didier Drogba, n’en demandait pas tant. Le Canadien est pris avec ses vieux riches qui l’enrichissent, mais on voit poindre à l’horizon les difficultés à conserver captif les plus jeunes (18-34) qui n’attendent que le retour du printemps pour aller s’entasser dans le Stade Saputo.

L’attachement à une équipe professionnelle passe par l’identification. Et pour cela, il faut que les joueurs puissent être compris par les partisans, c’est une façon évidente de démontrer qu’ils sont partie prenante avec la communauté. Comme je l’ai écrit plus tôt, je ne suis pas encore prêt à les abandonner, mais je constate toutefois qu’on s’éloigne l’un l’autre et que bientôt, on ne pourrait plus avoir grand-chose en commun…

 

 

Désolant Canadien de Montréal

Tout le monde sera d’accord avec l’affirmation que la dernière saison est « l’annus horribili » du Canadien de Montréal.

Montreal_Canadiens

Le Canadien est devenu une institution et c’est exactement ça le problème.  Comme toute bonne institution, elle perd de son désir d’innovation et  beaucoup d’énergie à faire une place à ses anciens, même s’ils sont incompétents…

Car le Canadien possède une culture du contrôle, avant celle de la victoire. En ne voulant que personne ne soit plus grand que l’équipe, l’organisation empêche les grands joueurs d’y jouer.  En fait, nos deux dernières grandes vedettes sont Patrick Roy et Carey Price, ce qui indique qu’il y a un problème de personnel depuis longtemps en avant du gardien de but.  Le contrôle immense du message fait penser au régime soviétique, avec tous ces journalistes soumis et dociles, offrant une couverture disproportionnée au spectacle et aux résultats offerts par l’équipe. Cette bande d’apparatchiks insignifiants considère les amateurs pour des imbéciles, ce qui semble malheureusement être le marché cible du club de hockey.

Même si j’aime bien Pacioretty en tant que joueur, le fait de le choisir comme capitaine avant PK Subban indique un manque de vision, de panache, et une tendance désastreuse à  privilégier l’effort avant le talent et même avant l’intelligence… C’est le triste chemin qu’a emprunté cette équipe depuis qu’elle s’est honteusement débarrassée de Guy Lafleur dans les années 1980.  À Montréal, on n’aime pas que certains volent la vedette au club, à la marque du Canadien de Montréal et à ce groupe d’anciens dépassés par le hockey moderne.

Les joueurs détestent PK et n’écoutent plus leur coach, tout ça sous les ordres d’un capitaine sans véritable leadership… Un groupe soudé qu’ils nous disent, un groupe soudé où les médiocres se protègent entre eux, ça ne donne pas grand-chose.

Le Canadien de Montréal est devenu une équipe de vieux cons, par des vieux cons et pour des vieux cons…  L’emblème de tout un peuple s’est transformé en une marque diluée, seul refuge des aliénés de notre époque. 23 ans sans coupe Stanley et les gens se régalent encore, il faut comprendre que tous ces vieux partisans sont rassasiés avec tous les grands exploits des années 50,60 et 70… Pourquoi alors changer la culture d’entreprise lorsque le Centre Bell est plein ? Si le boss est déçu par le club, il peut toujours donner ses billets à ses enfants, son chauffeur ou son concierge… Trop content d’assister à une humiliante défaite de nos millionnaires sous-éduqués préférés.

Montreal-CH-CentreBell

Cette année, j’ai abandonné pour de bon cette équipe minable, sans imagination et sans véritable volonté de gagner.  Depuis 1979, cette équipe ne prend aucun risque et est devenue le refuge des anciens, d’une tradition qui n’apporte que trop peu de victoires.  Il est temps d’un changement de culture d’entreprise.

Sinon, et bien… on regardera les matchs des Nordiques…

L’Impact… national

 

Montreal_Impact_CONCACAF_FINAL

Célébration d’avant-match au Stade Olympique avant la tenue du deuxième match de la finale de la ligue des Champions de la CONCACAF opposant l’Impact de Montréal au Club América. Plus de 60 000 personnes ont assisté à cet événement.

La dernière coupe Stanley du Canadien de Montréal était en 1993, la même année que la fondation du club de soccer de l’Impact de Montréal.  Depuis, le Canadien n’a rien gagné, les Expos sont partis et les Alouettes sont revenues. L’Impact, lui,  a eu un parcours des plus chaotique, mais a réussi à tenir le coup au travers des changements de ligues, ramassant ici et là des championnats, accédant finalement à la MLS en 2012 et devenant aussitôt une des ses équipes phares, surtout en accédant presque par miracle à la finale des ligues des champions de la CONCACAF au début de l’année 2015.  Petit à petit, le Bleu-Blanc-Noir commence à faire son nid et s’impose dans le paysage sportif Montréalais et Québécois, surtout depuis l’arrivée la saison dernière de Didier Drogba, venu stabiliser la situation dans un club encore fois perdue dans la tempête.  Mais l’Impact a réussi plus que des exploits sportifs durant l’année 2015, le club de soccer à réussi à sortir de la marginalité dans laquelle l’establishment médiatique l’avait enfermé et également devenue, surtout chez les plus jeunes, l’incarnation d’un Québec plus actuel, plus ouvert et plus diversifié.

Il faut savoir que le plus gros avantage (et également son plus gros inconvénient) chez l’impact est son pouvoir d’attraction immense envers la génération Y, les fameux « 18-34 ».  Si le mot-clic #IMFC (Impact Montréal Football Club) est le plus populaire dans le tout le Québec, le club de soccer montréalais a peine à s’imposer dans les médias plus traditionnels.  Les fans de l’Impact représentent actuellement un « cult  following », qu’un véritable engouement à l’échelle nationale.  Les partisans eux sont souvent frustrés de se faire dire à tout bout de champ « quoi… t’aimes ça le soccer ? ».  L’Impact aux yeux des non initiés, est cette curieuse chose venue d’un autre monde.  Le club n’a pas pour ainsi dire de tradition, contrairement aux Canadiens ou même aux Alouettes dont l’attachement peut se transmettre des plus vieux ou aux plus jeunes. L’Impact doit de son côté faire le chemin inverse, car ce n’est pas les bras meurtris qui transmettent le flambeau, mais les plus jeunes qui tirent quasiment les plus vieux dans le stade.  L’effet de nouveauté fait en sorte la composition du noyau dur de partisans est aussi le reflet d’un Québec très actuel, c’est-à-dire culturellement très diversifié. Je ne dois pas vous faire un dessin, pour vous expliquer que dès qu’on retrouve plein d’immigrants à un endroit, ça rend certains (pas tous quand même) Québécois de souche plutôt réticents à se joindre au party.  Dans ce monde de controverse sur le blackface, les réfugiés et sur des propos de mononcle en tout genre, la famille de l’Impact nous permet d’avoir un lieu où le Québec peut être ouvert et actuel sans obligé d’être obligatoirement de « gauche révolutionnaire ».

Il faut comprendre que les équipes sportives nous donnent un moyen par procuration de converser avec nos voisins. Autrefois, les Expos reflétaient notre relation avec les Américains, ils permettaient d’exprimer notre « américanité » au travers de leur sport national.  Le baseball des Expos à la radio c’était la trame sonore de l’été québécois avec ses canicules, les papas qui lavent leurs voitures, les vieillards sur leurs perrons, les amis à la plage et les traîneux qui jasent avec le caissier du dépanneur.  Avec l’instantanéité des informations, ce monde semble encore plus lointain que la décennie réelle du Québec sans baseball des Ligues Majeures.

Les Alouettes, ainsi que le football universitaire, nous donnent en quelque sorte une conversation avec le reste du Canada.  Notre Football à trois essais est peut-être moins Glamour que celui de la NFL ou de la NCAA, mais c’est le nôtre.  La victoire est toujours fort appréciée, mais une coupe Grey ou une coupe Vanier n’ont rien d’une Coupe Stanley.  Personne sur le reste de la planète, sauf pour le record d’Anthony Calvillo, ne se soucie du football canadien.  Notre attachement à ce sport réside dans son exclusivité, mais l’espace dans lequel il est confiné est si restreint qu’il devient difficile de soulever les passions les plus intenses.

Les Canadiens de Montréal démontrent notre supposée domination historique sur le hockey. Le hockey étant né à Montréal, il est normal que la plus grande équipe de la LNH soit celle de cette ville. Mais la tradition pèse, et c’est dur pour les plus jeunes de se retrouver dans cette suite d’équipes ordinaires, remplies, hormis peut-être PK Subban, de joueurs impassibles aux propos édulcorés, alors que nos aïeux ont été témoins des plus grands exploits des plus grandes légendes… Le Canadien est devenu ce monolithe immobile perdant continuellement de son pouvoir d’attraction et dont la fonction de « nation building » s’est changée en morne habitude qu’on accepte sans trop réfléchir.  Un des éléments qui illustre bien cette situation est la question du fait français,  alors que les vedettes multimillionnaires du club de hockey se contentent des « Merci Beaucoup » au début et à la fin de leurs entrevues.  Si auparavant l’équipe était un microcosme de la société dont elle provenait, avec des dirigeants anglophones et des vedettes francophones sous-payées; elle est désormais dirigée par des francophones, souvent inexpérimentés, et avec des joueurs de partout dans le monde, comprenant une poignée de joueurs de soutien à saveur locale. Comme auparavant, la langue de travail chez le Canadien est l’anglais. La situation est tout autre chez l’Impact où les joueurs francophones sont nombreux, au point où certains joueurs étrangers se mettent à apprendre le français et le parlent sans trop de difficultés.  Il faut savoir que le monde du soccer est plus diversifié et qu’il est normal pour un joueur de parler plusieurs langues. Malgré tout, si le français est dominant, il ne s’impose pas comme tel.  L’entraîneur peut en quelque sorte, engueuler le joueur dans la langue de son choix, mais au moins les journalistes n’ont pas à faire la file devant les deux mêmes « plombiers » pour avoir des commentaires dans la langue de Vigneault…

Quand on compare avec le Canadien où toute communication est fortement contrôlée et où le ton est toujours poli, donnant une teinte très beige à une équipe qui devrait plutôt porter les passions de tout un peuple.  L’Impact, elle, fuit de partout, a un message souvent brouillon, apparaît dysfonctionnelle, et pourtant ceux qui en font partie, restent malgré tout.  Car l’Impact est une grande famille, pendant que les Québécois s’éloignent de plus en plus d’une Charte à l’autre, la communauté du Bleu-Blanc-Noir se tisse encore plus serrée au gré des triomphes et des tragédies formant la courte histoire de l’équipe.

Le Canada, les États-Unis, l’Amérique du Nord, cela semble désormais trop petit pour la génération du Printemps Érable, des réseaux sociaux, des « Start Up », de la fluidité des genres et du Québec inclusif. Cette petite équipe de soccer parfois un peu broche à foin, mais pleine de convictions, converse avec le monde et c’est exactement ce que cette génération veut.  Même si on est encore pas de taille, les supporters se projettent dans cette conquête du monde, et contrairement à d’autres, dans ce projet l’origine ethnique ou la langue maternelle ne semble pas le premier critère d’adhésion…