Le Derby de la 401 (première manche) : avoir la gueule de bois.
Bummer.
Nous étions assis mon père et moi dans le stade Saputo rempli à craquer, salle comble, une mer de bleu sous un ciel bleu, sans nuages, un ciel grec comme l’a dit mon paternel.
Les Ultras enthousiastes, la foule de bonne humeur et une équipe confiante, revigorée d’une remontée lors du match précédent sur la route. Nous étions premier dans l’Est et on n’allait pas se faire marcher dessus par les Clowns, pas chez nous, pas dans notre stade.
Et pourtant, l’Impact a perdu 2-0… Le Toronto FC a joué au-dessus de sa tête, parfait, le meilleur match en deux ans selon leur entraineur, et l’arbitrage était pourri…disons inconstant, c’est les aléas de la MLS.
Le Bleu-Blanc-Noir a relativement bien joué, il aurait battu la plupart des équipes avec sa performance, mais le TFC avait l’instinct du tueur, l’oeil du Tigre et l’Impact a cru que seule la supériorité technique viendrait à bout de ces grands bonshommes rouges tant haïs…
À voir le match, j’étais confiant. En première demie, Toronto a eu un penalty, l’Impact avait eu de bonnes chances. En début de deuxième demie, on voyait que Toronto commençait à « manquer de gaz », que l’impact pouvait créer l’égalité et reprendre le contrôle de la partie. Mais non, Toronto n’a pas paniqué, ils étaient en mission, ils voulaient faire payer le défaite lors des Séries éliminatoires; et pour ce faire, ils ont puisé dans leurs réserves, ont réussi à éteindre le jeu des Montréalais et saisir l’opportunité lorsqu’elle s’est présentée à eux. Après le deuxième but de Giovinco, tout le monde à été assommé, c’était fini. Jamais le grand George St-Pierre n’aura à sonner la cloche. Amère défaite, on est tous sortis déprimés du Stade. Perdre c’est moche; perdre contre Toronto, ça fout le cafard.
Bummer.
Lueur d’espoir… toutefois, à la fin du match on a eu droit à un épisode de brasse-camarade en avant du but, digne d’un match de hockey… ça sentait la rivalité à plein nez. Déjà on préparait le prochain match.
En revenant à la maison, en écoutant l’après-match, Evan Bush, le gardien de l’Impact, avait bien résumé les lacunes de l’Impact lors de la rencontre… « on les a trop respectés ». L’Impact n’a pas voulu se salir et n’a voulu souffrir pour la victoire. Avec trois matchs en 8 jours, peut-être que cela est rationnellement explicable, mais ils ont souffert pareil, avec un arbitrage à sévérité variable, les joueurs du Toronto FC ont carrément marché dessus les montréalais qui ont souffert quand même, se permettant également un coup vicieux à l’endroit de Didier Drogba en fin de partie, alors qu’il n’y avait aucun risque de perdre le match.
L’entraineur, Mauro Biello, a déclaré que l’équipe avait beaucoup à apprendre de cette défaite. Apprendre que dans la MLS, on aime le style MLS, c’est à dire, qu’on privilégie la rudesse des joueurs « locaux » au talent des joueurs étrangers; apprendre que pour gagner contre le TFC, il faut être prêt à aller à la guerre; apprendre aussi, que perdre contre Toronto c’est déprimant, et qu’on se fout bien qu’ils gagnent tous les matchs après… Perdre contre Toronto, ça reste en mémoire, ça fait mal à l’égo, ça entache une réputation de gagnants.
Bummer.
On se revoit au mois de juin, bandes de clowns.