Hernan Losada est un être humain

Les débuts difficiles ont amené des critiques fortement méritées à l’entraineur du CF Montréal. Malgré la victoire contre les taureaux rouges du nouveau York, le Bleu-blanc-noir est toujours dernier dans l’Est. Même si la prudence est de mise, on peut détecter une amélioration dans le jeu des Montréalais. Un peu de positif pour l’entraineur Hernan Losada, dont beaucoup réclamaient le congédiement hâtif.

Les critiques constructives n’indiquent pas que l’on déteste notre équipe. Toutefois, l’exaspération de plusieurs partisans face aux piètres performances de l’équipe, en ont poussé certains à émettre des propos vitrioliques au détriment des décideurs, visant notamment l’entraîneur du Club de foot anciennement amateur de flocons. Même si on peut qualifier les décisions de Losada de mauvaises, ce dernier les a prises dans l’intérêt de l’équipe. Personne n’est infaillible, et plusieurs éléments jouaient contre lui. Ce dernier veut avant tout gagner et, surtout, conserver son emploi.

Malgré une saison historique l’année dernière, la vente de certains joueurs, un propriétaire qui ne veut pas investir et un directeur technique devant jongler avec un budget réduit, pouvaient nous faire douter sur les performances de l’équipe cette saison. En plus de cela, une préparation physique catastrophique au camp d’entraînement a engendré un fort taux d’occupation de l’infirmerie, privant l’équipe de plusieurs vedettes. Les joueurs déjà démotivés par l’entre-saison n’avaient pas beaucoup de raisons de se réjouir une fois sur le terrain.

Je vais m’avancer ici dans la psychologie à 5 cennes, mais l’organisation semblait vouloir prouver que la saison précédente n’était pas si exceptionnelle. Que n’importe quel entraineur pouvait amener cet effectif à de bons résultats. Au lieu de faciliter la tâche de Losada, on aurait voulu donner le même niveau de difficulté à l’entraineur, en espérant un résultat similaire. La réalité les a pourtant rattrapés, les ajustements ont été faits, mais un peu trop tard diront certains.

Les ajouts de Duke et Lassiter ont redynamisé une équipe amorphe qui ne savait plus pourquoi elle devait faire des efforts. Les victoires récentes n’ont pas été acquises contre des superpuissances, loin de là, mais elles ont le mérite de remettre l’attention sur le prochain match au lieu des insuccès passés.

Ces récents succès n’absolvent pas l’entraineur de toutes ces fautes. Il faut être pragmatique, le mettre à la porte maintenant, ça servirait à quoi? Il vaudrait mieux d’attendre les renforts, par le retour de joueurs blessés et de probables signatures, et d’évaluer la situation lorsque l’effectif complet sera en place. Losada pourrait-il accumuler des victoires en deuxième moitié de saisons ou faut-il le remplacer pour apporter une nouvelle énergie? S’il tient le coup jusqu’à la fin, cela n’empêchera pas de le remplacer par un nouveau stratège, si l’on juge que cela est la meilleure option pour l’équipe.

Prélude à la catastrophe

Déjà que la dégelée de 5-0 contre Vancouver ayant un effectif rempli de réservistes pouvait nous faire craindre le pire, le 4-0 contre le Révolution de la Nouvelle-Angleterre peut nous le confirmer : l’Impact est poche. L’hécatombe du début de saison n’aide sûrement pas, les joueurs semblent toutefois perdus sur le terrain, alors que Bleu-Blanc-Noir était, malgré le manque de résultats, beaucoup plus cohérent en début de saison l’année dernière.

Les gros morceaux, partis vers de meilleurs cieux dans l’entre-saison, ont été timidement remplacés, mais quand tes pièces de rechange sont elles aussi à l’infirmerie… Le nouvel entraîneur a déjà gaspillé ses cartouches avant même le début de la saison. On peut bien accuser le directeur technique pour le manque de qualité dans l’effectif; mais d’un côté le propriétaire ne veut pas délier les cordons de la bourse et, de l’autre, l’entraîneur ne semble pas avoir compris les risques, étant facilement identifiable lors de son embauche.

Alors que le CF croule dans les bas-fonds de la division de l’Est avec un différentiel de but de -13, la nouvelle équipe de Wilfred Nancy est en quatrième position. L’intégration semble être positive pour ce dernier. Désolé de tourner le fer dans la plaie, mais il s’agit du drame qui se joue devant nos yeux, la tragédie s’annonce pour tous les supporteurs. Chaque année, l’histoire se répète, le manque de professionnalisme de l’organisation vient détruire sa progression normale. Même si des améliorations ont été réalisées en ce sens au cours des dernières années, les efforts nous apparaissent insuffisants, alors que le reste de la ligue a passé à un autre niveau. 

La longue liste d’accidents de parcours n’aide aucunement à renforcer l’adhésion des partisans potentiels à cette équipe. Les résultats de l’année dernière ont pu colmater quelques brèches , mais quand l’architecte principal de ces succès à quitter le navire, on peut se demander si, cette fois-ci, le bateau va sombrer pour de bon?